Bonjour a vous lecteurs. Pfiouuuuuuuu ça fait longtemps hein que je n’avais pas publier quoi que ce soit sur le muscle. Ça vous a manqué j’espère. Pour la reprise, ou plutôt la relance du muscle, j’ai décidé de partir sur un sujet un peu personnel, et pas trop tech: Le pourquoi et le comment d’une carrière. Ça me permettra d’abord de recommencer à écrire en douceur et puis c’est une sujet un peu léger, tranquille, pas trop polémique. J’espère pouvoir écrire une série sur les SEO de la communauté, de voir comment ils en sont arrivés là ou ils en sont et de possiblement tirer un coup de chapeau a ceux ou celles qui les ont aidés à devenir ce qu’ils sont.
J’espère que vous aimerai cette série et ont va commencer en souplesse avec ma propres histoire
Les débuts
Quand j’étais petit, je voulais être chef cuisinier. J’adore cuisiner, depuis toujours et même aujourd’hui je me débrouille plutôt bien derrière les fourneaux. Ça reste un de mes hobbies. Et puis plus tard a l’adolescence, j’ai commencé à bosser pour de vrai dans des cuisines et je pense qu’on ne se rend pas bien compte d’à quel point c’est dur et contraignant comme taf. Tu n’es jamais chez toi, tu travailles quand les autres se reposent, tu as des horaires décalés par rapport au reste du monde, tu ne vois jamais ta famille et tes amis. Du coup j’ai continué mon cursus scolaire en misant plutôt sur un parcours créatif vers de la photographie.
Bref – Bac S, pas de mention, j’échoue au concours des gobelins, dossier BTS audiovisuel refusé, je pars sur la fac de Lyon II. Une année d’histoire tout d’abord vu que je me suis inscrit tard et que c’était plus ou moins tout ce qui restait de disponible, puis 3 années en sciences de la scène, de l’image et de l’écran.
Réorientation vers le web
Je sors de la fac avec un Bac+3 pour lequel je me rends assez vite compte que mon diplôme ne va pas me servir a grand-chose. J’enchaine les saisons dans les restaurants de ma ville natale. Je gagne plutôt bien ma vie même si à côté du taf je continue de chercher une nouvelle voie.
Début 2002 je décroche une formation longue de « Spécialiste en base de données et en développement web ». J‘y apprends le HTML, PHP SQL et un peu de Java et de sécurité web et ça se passe plutôt bien dans l’ensemble, je ne suis pas le plus doué des développeurs mais la formation a été solide et je commence à coder des petits sites.
Problème 2002 / 2003 en France, on subit encore les effets de l’explosion de la bulle internet, des dev PHP qui cherchent du boulot, y en a pleins les rues. Pire bcp d’entre eux sont meilleurs, et tous sont plus expérimentés que moi. J’envoie des centaines de CV et de lettres de motivation, j’ai peu de réponses, et aucun entretien. La période de chômage arrive à sa fin, je commence à désespérer.
Chute dans la marmite SEO
Fin 2003, je réponds à une offre de « référenceur web » en contrat d’adaptation chez 1ere position. Je n’ai aucune idée de ce que peut être le job. Je décroche un entretien, pour m’y préparer je lis en diagonale des extraits du lire d’Olivier Andrieu que j’ai pu trouver sur le web, c’est-à-dire pas grand-chose.
Je passe l’entretien face à David Degrelle (les anciens connaissent), Lydia Arzour et Juan Naveira. Le courant passe bien. Je décroche le Job. Je pense justement que le coté atypique de mon profil joue pour moi, pas grave si je ne connais pas le SEO, on va me former. C’est aussi a ce moment que je fais mes premières visites sur le Forum WebMaster-Hub.
Je commence chez 1ere Position en tant que chargé de référencement, junior. Pendant 6 mois, je vis à Lyon mais l’agence est à Chambéry. C’est chaud, levé tous les matins à 5h, retour tous les soirs vers 20h30 à Lyon. Et faut pas rater son train sinon t’es dans une vraie galère.
Je commence à bosser sur des petits clients. De mémoire, mon premier site client c’était un restaurant à Strasbourg. Je suis formé par Juan pour le coté sémantique / marketing, David Charbonnier (alias ApocaLx les « mangeurs de cigognes » savent) sur le côté technique et la discrète mais terriblement efficace Laurence Tézier. Et je fais mes armes pendant un peu moins de 2 ans avec en point d’orgue des clients comme le SIG (service internet du gouvernement), Louis Vuitton, France TV ou BNP Paribas.
Expatriation
Juin 2005 – ma future femme obtient son diplôme pour devenir prof de Français langue étrangère. Il y a plus d’étrangers hors de France. Direction Londres.
Une fois sur place je galère pendant à peu près 6 mois pour trouver du taf. Les offres sont là, mais il y a la barrière de la langue et aussi je l’apprendrais plus tard – le chasseur de tête qui me représente est un connard – du coup il m’a fait rater quelques belles opportunités notamment une chez PokerStars. Avec qui j’avais passé un entretient mais qui ne m’ont pas pris parce que le recruteur était un enfoiré avec qui ils ne voulaient pas travailler. Bref…
Afin de booster mes chances pour trouver du taf, je me paye un billet visiteur sur une conférence SEO (pas accès aux confs en revanche accès libre à la partie « salon ».) Je distribue des CVs à toutes les agences présentes.
J’ai 2 touches dont une avec NetBooster chez qui je passerai 3 années géniales. D’abord et avant tout parce que j’ai vécu la montée en puissance de la boite : je suis entré comme chargé de référencement dans une petite équipe de 3 SEO et 1 consultant PPC et je suis parti Head of Search en charge de l’équipe de 5 SEO et 4 SEA. Mais aussi parce que le marché UK à l’époque était beaucoup plus costaud que le marché Français.
J’ai appris énormément chez NetBooster : Adwords notamment, mais aussi Yahoo SSP (pour les anciens).
J’ai aussi eu la chance de bosser avec des pointures là-bas – que ce soit au bureau UK ou en France. Peter Borgen Nielsen, qui deviendra head of marketing dans une grande agence UK, Supriy Dev qui est maintenant Head of Native Advertising chez Microsoft, mais aussi les ex-googlers Emmanuel Arendarczyk et Marie Volut qui est chez Chanel, Julien Bouillet, Olivier Mosca, Jerome Angeard maintenant chez Avisia ou encore Olivier Kuijper qui est maintenant chez Amazon.
Les USA et le Texas
Si je garde un très bon souvenirs personnel des US, niveau pro c’est un peu moins flambant. Déjà je suis très déçu à l’époque par le niveau SEO là-bas. Ensuite parce que les clients dans l’agence dans laquelle j’ai travaillé étaient surtout des clients locaux.
Alors il y a quelques flamboyances sur les thématiques sur lesquelles j’ai bossé – notamment les « personnal injury Lawyers » croyez moi c’est du costaud mais dans l’ensemble je considère la période Texas comme un retour en arrière au niveau professionnel. Petite agence, petits clients, petites prestas.
J’ai du temps et j’en profites pour passer une Licence Pro en référencement web en validation d’acquis à l’université de Mulhouse, pas que j’y ai appris grand-chose mais ca peut tjrs faciliter les choses plus tard pour un Visa.
C’est à cette époque aussi que je lance le muscle, grâce auquel j’arrive à me faire une petite notoriété dans la communauté – j’arrive même de temps en temps à apparaitre au top 10 des meilleurs blogs SEO (encore une fois les anciens savent). J’écrivais beaucoup à l’époque. J’étais… disons… jeune et impulsif. Avec des opinions très (trop ?) marquées et une certaine tendance à aller à la castagne avec les mecs qui disent des âneries. Et puis avec le temps et l’âge on perd un peu l’inspiration, on a moins envie de se répéter sur des sujets qui ont été traité sur tous les blogs de la communauté SEO et puis surtout on se détend par rapport aux âneries qu’on peut lire ici ou là sur Twitter.
De temps en temps j’aurais bien envie pourtant d’allumer un gros con padawan qui nous balance que « TikTok s’est le nouveau Google » (oui avec la faute d’orthographe ! preuve en dessous), de remettre à sa place le mec qui réinvente le hack des Amazon Turk (en moins bien) ou encore de calmer un peu certains cocoonistes fanatiques qui nous polluent le web a grand renfort de caca pages de contenu produites industriellement… et puis on se dit à quoi bon… ça va me passer les nerfs un moment et puis après ? Mais faut bien avouer que des fois ca me démange quelque chose de dru!
Note: Dans la video du tweet le djeun’s qui « s’est pas aicrire » il dit qu’il va sur TikTok pour trouver des conseils sur comment élever son enfant! Oui Il l’a dit (pas de lien je ne lie pas le caca)
Le Canada
2011 mon boss à Houston me la joue à l’envers au niveau de mon visa de travail. Je ne peux plus travailler aux USA. Heureusement au même moment ma femme et moi obtenons nos résidences permanentes au Canada. Nous mettons toute notre vie dans un U-Haul, Et c’est parti pour la traversée des US. Direction Vancouver.
Une fois arrivé, je travaille dans une autre petite agence pour laquelle je travaillerai pendant 1 an et demi. Mon 1er boss à Vancity est un gars vraiment bien mais il est colérique, un jour il me colle une charge monumentale. Je le préviens que ce sera la dernière. Trois mois plus tard rebelotte, Je démissionne et je retrouve rapidement un boulot chez Clearly, facilité par mon ex-patron qui comme je dis à vraiment un bon fond finalement.
Clearly c’est un autre monde – Je suis chez l’annonceur. C’est une façon différente de travailler. J’apprends énormément surtout vis-à-vis des défis que tu peux rencontrer. Fini les plans à 3 sesterces pour chopper du lien ou les hacks SEO pourris. Il faut être sérieux chez l’annonceur, la marque a une vraie valeur, tu ne peux pas te permettre de te faire pénaliser, les pertes coutent trop cher. Et puis les chiffres de trafic les gars, pfiouuuu…. Quand tu arrives chez un gros, que tu vois les choses de l’autre côté du miroir, ça décoiffe vraiment. Et puis il faut s’adapter au rythme de travail, c’est plus long, c’’est plus difficile de voir ses recommandations mises en place.
Pendant mon temps chez Clearly, je croise Aaron Bradley qui me propose d’aller bosser chez Electronic Arts. A ce jour, Aaron est LE meilleur SEO avec qui j’ai pu bosser et de très très très loin. Au début je refuse mais suite à la conduite catastrophique de la refonte de Clearly par le management je fini par accepter de passer l’entretien d’embauche.
Pour être parfaitement honnête, l’entretien se passe mal, ma femme a accouché de notre 2e quelques jours avant, je n’ai pas fait mes devoirs et j’ai passé les 2 nuits précédentes à dormir par terre sur le sol de la maternité. Je vais à l’entretien direct après avoir raccompagné ma femme à la maison, j’ai les yeux éclatés et le cerveau à coté de ses pompes. Mais heureusement Aaron me veut et sauve littéralement mon cul lors de l’interview.
Et voilà, ça fait maintenant 6 ans et demi que je suis Sr. SEO Lead chez EA et croyez-moi je ne suis pas prêt à partir. C’est trop bon EA. J’ai la charge du SEO pour toutes les franchises sauf une EA Sports FC (je vous laisse compter mais ça fait beaucoup de jeux) ainsi que des projets internes dont je ne peux pas parler sur le blog.
Et je me prépare doucement à transitionner sur un rôle plus orienté en acquisition digitale, sans me presser, et puis il y a encore quelques projets au top sur lesquels je dois travailler donc pour le moment – SEO.
Voilà – je pense que tout est dit. Quand je regarde en arrière je me dis que j’ai eu beaucoup de chance. Une carrière ça se construit certes mais j’ai eu la chance de croiser les bonnes personnes aux bons moments de ma vie, des gens qui m’ont donné ma chance, des gens qui m’ont mis le pied a l’étrier ou qui m’ont ouvert des portes. Des gens qui m’ont appris beaucoup de choses.
Et vous comment êtes-vous devenu un SEO – Mettez moi un petit commentaire si vous êtes intéressés pour venir raconter votre vie sur le muscle.
Alors en tant que lecteur fidèle je ne vais pas passer à côté de l’occasion. Les parcours professionnels, c’est toujours un mélange de chance et de rencontres (les deux étant bien sûr liés). Mais on peut aussi parler d’ambition, d’opportunisme, de priorités… Un véritable storytelling, parfois.
Très beau billet, révélateur d’une époque où tu tombais dans le SEO par des chemins de traverse. La team des vieux qui savent qu’élever des sites en batterie et bosser sur de vrais sites à enjeux (chez l’annonceur ou en agence), c’est pas le même métier.
Bravo Julien pour ton honnêteté dans ce billet, ça faisait un bail que tu n’avais pas posté, content de te lire. Tu fais partie des mecs qui m’inspirent depuis le début et qui m’ont aidé aussi à monter là où j’en suis (à mon humble niveau), merci à toi, si un jour, je sors ce type de billet, tu peux être sûr que tu feras partie des personnes que je citerai 🙂
Bise mon pote.
Vraiment très agréable à lire et quel parcours .
Bravo
Content de lire de tes nouvelles, elle est loin l’époque où tu passais en coup de vent pour un apéro parisien 😉
Entre ton article et les commentaires, définitivement team vieux !
Rhooo ptain c’est vrai que ca fait une p’tain de paye qu’on s’est pas vu… definitevement team vieux.
Prochaine fois que je passe sur la France j’essaie de te faire signe a toi et les autres histoire qu’on aille couler une pinte.
Bel écrit et finalement qui me fait remettre en lumière pas mal de choses sur mon propre parcours et ses aléas.
Beau parcours qui est le tiens, semé d’embuches et qui fait relativiser sur pas mal de points et me fait dire : au final, on a vraiment tous des chemins et passés atypiques mais qui se ressemblent sur certains points.
Bises et bonne continuation
Amicalement,
Djibou
Un come back en douceur. C’est toujours un plaisir de te lire.
Ton parcours est loin d’être lisse et banal c’est ce qui fait son charme et c’est ce qui t’a construit.
Et pour les ptis djeuns t’es pas seul à vouloir casser des dents mais ça prendrait 1000 vies.
Ca alors, je suis retombé sur ton blog que je n’avais pas lu depuis au moins 5-6 ans, par un hasard complet au gré de mes recherches, et je vois ce post récent. Je clique tout de suite !
A une époque lointaine, tu venais régulièrement commenter mon blog.
Super intéressant ton parcours de vie pro et perso.
Welcome back ! Hate de relire quelques billets d’humeur comme tu savais les faire 😉